Kelly Hébert, directrice générale France, Belgique et Luxembourg, et responsable monde du développement de l’offre durable de M&G Investments, sera l’invitée du Petit-Déjeuner de l’Asset le 26 juin prochain, organisé par News Asset Pro et Le Cercle LAB. La rédaction a brossé le portrait de cette amatrice de kitesurf.
Si elle aime le kitesurf, la course à pied et la natation – plus faciles d’accès dans la capitale française – permettent à Kelly Hébert de garder un certain équilibre. « C’est le moment où je n’ai accès à rien d’autre, pointe la directrice générale France, Belgique et Luxembourg, également responsable monde du développement de l’offre durable de M&G Investments. Celui où j’arrive à réfléchir plus profondément et calmement, et où j’ai mes meilleures idées. » Un moment qu’elle apprécie aussi passer à La Baule, lorsque vient le temps de s’évader des rues parisiennes.
Multi-cultures
D’origine franco-néerlandaise, ainée d’une fratrie de trois, notre invitée du prochain Petit-Déjeuner de l’Asset vivait jusqu’à ses six ans entre la France et les Pays-Bas. Avant de s’installer durablement dans l’Hexagone pour y débuter sa scolarité au CP. Elle estime d’ailleurs que son éducation multiculturelle a été un plus indéniable pour sa carrière. « Cette ouverture sur différentes cultures et langues m’a notamment permis de faire mes études à l’étranger ou dans des cursus anglophones, renseigne-t-elle. Cela m’a bien préparé pour rejoindre une industrie aussi internationale. »
Kelly Hébert a d’abord choisi de faire des études en business et en marketing. Elle obtient ainsi un bachelor of honors (business studies) à l’Université de South Wales. Avant d’acquérir un master of science (international marketing and business development) à la Skema Business School. Elle a ensuite l’opportunité de faire un stage de fin d’études. « Je voulais faire du marketing dans un grand groupe. Cela dit, même sortie d’école, je ne savais pas encore exactement où je voulais aller », se souvient la responsable.
Du marketing à la vente
Deux options s’offrent alors à elle à Londres : Total ou Axa IM. Elle choisit l’asset manager français et découvre l’industrie de la gestion d’actifs, qu’elle ne quittera plus. Kelly Hébert y passera six mois en 2009 en tant que stagiaire marketing. Puis six mois en tant que global distributor. Elle monte ensuite à bord de La Financière de l’Échiquier au poste de head of sales Benelux. Un costume qu’elle portera pendant un peu plus de quatre ans, avant d’embarquer pour M&G Investments. Et ce, pour y devenir sales director pour le Benelux (2014-2018), avant de prendre le poste de responsable Belux (2018-2020). Kelly Hébert ajoute ensuite à ses fonctions celle de global head of ESG development (2020-2024). Puis étend encore un peu plus son champ de responsabilités. Elle est en effet nommée responsable France, Belgique et Luxembourg de la société de gestion en janvier 2024, tout en gardant ses fonctions liées à l’ESG.
Les critères non financiers ont d’ailleurs pris une place importante dans sa carrière bien avant qu’elle croise le chemin de M&G Investments. « Lorsque j’étais chez La Financière de l’Échiquier, c’étaient les débuts de la demande pour l’ESG, indique Kelly Hébert. Cette société de gestion était en avance sur ces sujets-là il y a quinze ans. Tout comme la Belgique et les Pays-Bas sur leur besoin de formalisation extra-financière. »
« Souris t’es pas un monstre »
Si le secteur de la gestion d’actifs a changé ces dernières années avec l’arrivée de l’ESG, les visages qui le constituent aussi. « Je me rappelle qu’à l’époque un de mes responsables m’avait dit que je travaillais bien, tout en ajoutant “souris t’es pas un monstre”. » Une phrase qu’elle garde encore aujourd’hui en tête. Ne pas sourire était pour elle une sorte de carapace à ses débuts. « Lorsqu’on est une jeune femme dans cette industrie, il faut montrer qu’on est crédible. Mais aussi deux fois plus compétente techniquement pour avoir le même niveau de respect », renseigne-t-elle.
Tout en précisant qu’avec le temps et l’expérience, elle ressent moins cette sensation. Aujourd’hui, elle admet que cette phrase lui a permis de changer. « Je m’en suis souvenu longtemps, pointe-t-elle. J’ai réalisé que je n’avais pas besoin de cette carapace ! Ça fait partie de ces réflexions qu’on garde quelque part et qui nous permettent d’évoluer. »
Sa recommandation littéraire
La rencontre entre un auteur majeur de la bande dessinée et un éminent spécialiste des questions énergétiques et de l’impact sur le climat a abouti à ce projet, comme une évidence, une nécessité de témoigner sur des sujets qui nous concernent tous. Intelligent, limpide, non dénué d’humour, cet ouvrage explique sous forme de chapitres les changements profonds que notre planète vit actuellement et quelles conséquences, déjà observées, ces changements parfois radicaux signifient. Jean-Marc Jancovici étaye sa vision remarquablement argumentée en plaçant la question de l’énergie et du changement climatique au cœur de sa réflexion tout en évoquant les enjeux économiques (la course à la croissance à tout prix est-elle un leurre ?), écologiques et sociétaux. Ce témoignage éclairé s’avère précieux, passionnant et invite à la réflexion sur des sujets parfois clivants, notamment celui de la transition énergétique.